Paranoïa, censure et media
J’ai ressorti mes gouttes… L’heure est grave, je ne tiens plus. Ils sont tous contre moi, j’en suis sûre ! Manipulation, complot qui n’est plus une théorie, alliances maléfiques, censure… Fébrilement, je demande autour de moi s’ils voient la même chose que moi. Oui !
C’est-à-dire rien…

Je ne cherche pas à tendre vers la perfection littéraire de l’écriture journalistique, ni même celle que l’on nomme citoyenne. Je serais même plutôt laxiste pour ce type d’écriture, intéressée par une large diffusion à la portée de tous plutôt qu’à l’élégance du verbe dont finalement, peu de personnes apprécient le style et le travail fourni.
Non, la forme n’avait réellement rien à envier même si l’effort avait été fait pour que ce soit écrit en bon français.
Il en est tout autrement du fond. Ce fond qui semble déranger deux instances qui se targuent d’être la voix des citoyens, prônant et encourageant le « journalisme citoyen ». Et lorsqu’une information qui est passée inaperçue (et pour cause) leur tombe sous la main, que se passe-t-il ? Rien. Elle n’est pas publiée. Sans explication.
Ôtons tout malentendu dès maintenant. Il ne s’agit pas du célèbre Agoravox, n’ayant pas soumis cette information au comité. N’apportant aucune donnée supplémentaire, juste les faits, je ne savais pas si je pouvais soumettre cet article eu égard aux débats formidables qui ont lieu sur cette place. L’expérience aurait été intéressante.
Il n’est pas bon de parler censure aujourd’hui. Non, il ne faut pas. C’est mal.
Il n’est pas bon de parler de la dérive d’un membre du gouvernement, ou plus particulièrement de son cabinet. Non, il ne faut pas. C’est très mal.
Il n'est pas bon de parler de ceux qui cèdent aux pressions. Non, il ne faut pas. C'est très très mal.
Il n'est pas bon de parler de ceux qui cèdent aux pressions. Non, il ne faut pas. C'est très très mal.
Vous pouvez par contre, vous défouler dans une tribune libre, invoquant les esprits alertes, avançant votre opinion, vos idées, vos ressentis, mais sur rien de réellement tangible et facilement vérifiable s’il vous plaît. Que l’on puisse noter précisément pour quel bord vous roulez afin que l’on puisse incriminer votre mauvaise foi si besoin était.
Le pire est que si le fond est inadmissible en soi, l’acte se porte sur une broutille. Mais le fond reste inadmissible. Avez-vous entendu, lu quelques notes sur la pression du cabinet de Xavier Darcos sur l’AFP ? Avez-vous entendu, lu que la pression fut si forte que l’auteure de la dépêche a baissé les bras et que la direction de la rédaction en chef de l’Agence France Presse a cédé à la demande du cabinet et changé le texte qui lui déplaisait tant ?
Si cherchez bien. Vous trouverez l’information sur quelques blogs… Enlevez tous les blogs syndicaux... C’est déjà bien. Entrez la requête « L’AFP n’est pas l’agence TASS ! »
Que penser d’un service qui reprend de manière systématique voire automatique tous les textes que vous publiez sur votre blog, sauf uniquement cette information ? Je dis bien tous les textes, même les plus insignifiants, même lorsqu’il s’agit d’une phrase et d’une vidéo. Même lorsqu’il s’agit d’un texte qui se sent bien sur un blog personnel et surtout pas ailleurs…
Que penser d’un service qui se veut l’écho du journalisme citoyen et refuse de publier cette information ? Pardonnez-moi, je m’égare… Le journalisme citoyen se caractérise par des articles portant sur la nudité de telle actrice étrangère, les performances sportives voire sur la vie amoureuse de nos people en mal de fans... Je m'égare encore ?
Il y a peu, nous nous interrogions sur la capacité d’Internet comme alternative aux informations diffusées par le biais des media classiques… Je pense qu’il y a encore du travail, de la volonté et du courage à fournir avant que l’on puisse se baser sur quelque medium que ce soit…
Si quelqu’un peut me sortir de cet accès de paranoïa aiguë…